Les Bigaros L’archipel ou les femmes sont reines
Les îles Bijagos sont classées réserve biosphère de l’Unesco mais ce qui m’intéressait avant tout c’était de découvrir un archipel préservé en marge du modernisme et un peuple à la fois mystérieux dans ces traditions animistes et enraciné dans la tradition africaine.
Ce groupe d’îles perdues dans l’atlantique vie encore au rythme des prédictions de ses prêtresses, un royaume fascinant et fragile
Longtemps la violence des courants marins et les hauts fonds sableux ont interdit toute navigation sauf pour les rares spécialistes de l’archipel mais c’est vrai que depuis une dizaine d’années les pêcheurs industriels tentent d’exploiter ces eaux l’une des plus poissonneuses du monde et puis la découverte récente du pétrole dans un pays de corruption va sonner le glas à la préservation de cet archipel… très convoité résistera il aux tentations financières… et il est à parier que d’ici peu de temps les Bijagos ne deviennent un paradis perdu
http://www.guinee-bissau.net/archipel_bijagos.php Les communautés Bijagos ont une économie de subsistance basée sur l'agrosylviculture (riziculture de brûlis sous palmeraies) et l'exploitation diversifiée des ressources naturelles. La collecte de coquillages, pratiquée par les femmes, est une activité essentielle dans la mesure où ces mollusques constituent la base de l'alimentation en protéines animales. La pêche est pratiquée à proximité directe des villages par les hommes, soit à pied, soit à l'aide de pirogues monoxyles. Une pêche à l'aide d'embarcations motorisées est pratiquée par des pêcheurs venus de l'extérieur, qu'il s'agisse de pirogues provenant d'autres parties de l'archipel ou encore de pêche sportive. Les Bijagos mènent une vie en totale harmonie avec la nature qu’ils veulent préserver à tout prix. D’abord, leur subsistance dépend de l’agriculture (riziculture) et de l’exploitation des palmiers à huile; ils pratiquent aussi la pêche au filet qui se limite à une pirogue, un filet et un pagayeur (dans certains cas, ils s’aident parfois des dauphins et des éperviers). Leur habitat est également une preuve de leur engagement: construites en bois, les cases sont en osmose avec Une éducation rituelle Les Bijagos ont un mode d’éducation très différent de celui des pays développés. En effet, tout au long de leur enfance et de leur adolescence, les jeunes sont entièrement pris en charge par leurs familles. Ils ne travaillent pas et, à partir d’un certain âge, peuvent avoir une activité sexuelle avec plusieurs partenaires. Mais lorsqu’ils parviennent à l’âge de 22 ans, tout change et ils doivent s’exiler dans des îles éloignées de leur village où ils consacrent leur temps au travail et à l’initiation. Cet exil est obligatoire car il est vu comme une initiation pour passer du statut d’adolescent à celui d’adulte. Chaque Bijago appartient à la classe d’âge qui lui est propre et en change tous les 8 ans avec, à chaque fois, un nouveau rituel qui lui permet d’accéder à l’univers des ancêtres et de revivre dans l’au de là. Une culture méconnue Animistes, les Bijagos croient que l’âme humaine ales mêmes caractéristiques que celle des animaux et des choses. Selon les Bijagos, les esprits se trouvent souvent dans les forêts au creux du fromager (l’arbre) et les requins ont des pouvoirs mystérieux. Les esprits«les Iras» sont donc très présents dans leur vie quotidienne et les aident dans divers domaines, comme pour le partage des terres et des ressources ou encore pour savoir sil ’arrivée d’un étranger est bénéfique ou non. Lorsque l’on arrive on aperçois des grandes forets épaisses, des jungles luxuriantes qui donnent l’impression d’être vierges et impénétrables. Aucun village ou habitant n’est en vue S’agit il d’îles désertiques ? « Pas du tout, ce sont des îles que les Bijaros ont réservés à des cérémonies religieuses. Les prêtresses amènent dans ces îles les jeunes filles qu’elles entendent initier ». Ici les hommes n’ont pas voix au chapitre. Sur les Bigaros, les visiteurs sont accueillis avec des sentiments ambigus. Le plaisir de voir des nouveaux venus et rompre le sentiment d’isolement. Mais aussi un sentiment de méfiance car la mer apporte souvent des dangers. Des envahisseurs qui peuvent détruire l’harmonie de la vie insulaire. Lorsqu’apparaît un village de huttes de boue séchée avec des feuilles de palmiers en guise de toit, il semble vide. Lorsque apparaît une femme entre deux âges, elle salue de loin et vous demande « qu’ ‘est ce que vous voulez ?» si vous lui dites que vous êtes à la recherche des prêtresses, elle vous explique que vous faites fausse route : « il n’y a pas de prêtresses ici » D’ailleurs avant de parler avec qui que se soit, il faut voir le chef, lui présenter vos hommes et obtenir son autorisation de s’entretenir avec les villageois. Il nous conduit jusqu’à un arbre sacré. C’est sous ce Fromager que les prêtresses rendent leurs décisions de justice. Puis il nous amène jusqu’à un temple sacré où sont vénéré les esprits des ancêtres, notamment ceux le - Deux femmes d’âge mur nous attendent à l’entrée du temple, la mine sévère, l’air habité par la gravité de leu tache, elles forment avec leur corps frêle un bouclier humain. Entre nous et la porte du temple. Personne n’a le droit de La découverte de pétrole en 2006, une menace pour les traditions. Ce jour là deux tonnes de cocaïne ont été saisies sur les Bijagos. Les ressacs de la mondialisation arrivent déjà. En août 2006, les autorités de Guinée-Bissau ont annoncé la découverte d’importants gisements de pétrole dans l’archipel. Seule Orango Grande reste entre les mains de ses grandes prêtresses. Sources : Ulysse Février 2007 www.ulyssemag.comhttp://www.radiofrance.fr/franceinter/em/audetourdumonde/index.php?id=52769 http://www.dakar.unesco.org/natsciences_fr/rapport_2002/bijagos.htm À lire l’histoire de http://www.guinee-bissau.net/histoire_guinee_bissau.php Le pionnier du tourisme équitable dans l’archipel des Bijagos Remarquable album de photos Photos Bijagos
Avec moins de 30.000 habitants sur les 2624km² que comptent cet archipel, les Bijagos peuvent sans trop de risque mériter le prestigieux titre "d'îles désertes". D'autant que cette population est très inégalitairement répandue: l'île de Bolama accueille à elle seule près de 9500 habitants soit un tiers des résidents de l'archipel. Bubaque en accueille un autre tiers (environ 8500 habitants). L'arrondissement de Caravela (comprenant en autres les îles de Carache, Formosa, Ponta, Enu ou Maio) abrite le dernier tiers avec un peu plus de 10.500 habitants. Certaines îles sont complètement désertes : c'est le cas par exemple de Uracane, Uno ou Orango qui n'accueillent que quelques colonies d'hommes durant la saison agricole. Le chef-lieu de la région et de l'archipel est Bolama, ancienne capitale de la Guinée portugaise.
Un peuple traditionnel qui a réussi à maintenir un équilibre avec son environnement.
La population des îles est composée à 70% de l'ethnie Bijago, mais aussi de Pepels issus de la rive opposée du Rio Geba, et de Nhominkas en provenance du delta du Saloum (Sénégal) et récemment sédentarisés.
Un espace préservé Grâce à leur profond respect de la nature, les Bijagos ont permis à l’archipel de préserver un environnement sain et productif (riz culture artisanale, culture de la noix de cajou, cueillette de coquillages et crustacés, pêche) ainsi qu’une biodiversité exceptionnelle avec la présence de multiples espèces de poissons (carangues, raie, daurade), de requins (tigre, marteau ou taureau), et des tortues de mer qui font le bonheur de nombreux pécheurs
La mangrove fournit aux populations environnantes l'essentiel de leurs moyens de subsistance.
Le bois des palétuviers peut être prélevé pour la construction ou encore pour le bois de chauffe et le charbon de bois qui serviront à la cuisson des aliments et au fumage du poisson. Les feuilles sont utilisées comme fourrage pour le bétail. Les végétaux fournissent aussi les éléments de la pharmacopée traditionnelle des populations locales. Par ailleurs, la mangrove abrite également du gibier.
Une habitante dit : « les gens parlent beaucoup des pouvoirs des femmes sur cette île. C’est gênant d’évoquer ces questions. Ce qui est certain, c’est que nous sommes libres. Nous pouvons choisir nos maris Nous divorçons comme nous le souhaitons. En cas de séparation, nous gardons les enfants et la maison. » Des femmes et des enfants apparaissent. En fait beaucoup de gens étaient dans le village, mais avaient préféré rester dans l’ombre.
Des jeunes filles consentent à parler librement :
« Ici quand une femme veut un homme, elle ramasse des coquillages sur
Les hommes ne sont pas habilités à exprimer leurs opinions. Sauf le chef du village.
Dans un coin de la brousse se tient le chef, il nous invite à nous asseoir sur un tronc d’arbre et à l’écouter.
« Un enfant est venu me dire « reviens vite au village, car un blanc t’a fait appeler » Je ne me suis pas déplacé parce que je me suis dit que l’époque ou nous devions courir parce que les blancs nous convoquaient est évolue ! » Il reconnaît que les villageoises nous avaient caché la vérité, faute d’être autorisé à le dire « oui, en effet dans la communauté aucune décision ne peut être prise sans l’accord de
Sur l’île des Galinhas (ni eau, ni électricité) sur cette terre plus proche du continent l’influence de l’occident se fait déjà sentir (une école en construction, œuvre d’une église évangélique, des jeunes filles portent des tee-shirts se maquillent) « Elles vont chercher des fiancés sur le continent et reviennent avec une nouvelle mentalité » explique un père de famille inquiet.
Pour combien de temps encore ? Seul le dieu Nindo le sait
http://www.guinee-bissau.net/archipel_bijagos.php
http://decouverte.bijagos.free.fr/contact.html
http://www.abconlus.it/isole/fotobijagos.asp
http://www.hellio-vaningen.fr/_fr/galeries/index.asp?Rub=1049&LeTheme=1031